Présence remarquée de notre président de la République du Congo , seul tête noire , seul africain parmi cette cohorte de présidents dissidents et frondeurs de l’Ordre Mondiale Occidental ! Plus qu’un symbole il s’agissait de marquer sa divergence d’opinion et d’orientation par le choix d une gouvernance mondiale apaisée mais sachant aussi prête à se défendre contre toute agression occidentale. Mais où se trouve la place du Congo dans ce groupe d’homme déterminés à faire rupture avec l’occident ?

Il y a deux Congo ! Le Congo Communiste et le Congo Démocratique.
Le Congo qui se veut communiste mais n’en applique rien maintient des liens très forts avec la Russie et par conséquent la Chine mais sans vraiment l’assumer, en ayant presque honte de l’affirmer . L’on oublie souvent que le Congo s’appelait République Populaire du Congo , jusqu’en 1992, avec un ancien drapeau très similaire à celui de la République Populaire de Chine .



Le Congo qui se veut démocratique a quant à lui consolidé sa vassalité avec les États-Unis en leur offrant sur un plateau d’argent l’accès illimité et sans contrepartie à leurs ressources minérales ( cobalt et terre rare ) , après avoir trahi la Chine qui leur avait pourtant proposé le « contrat du siècle » en leur faveur. (Exemple : l’accord minier signé en 2008 entre la RDC et la Chine, estimé à plus de 9 milliards de dollars, renégocié puis fragilisé par la pression des institutions financières occidentales et de Washington).
Trump n’aime pas le Congo Communiste et je ne l’avais pas compris jusqu’à hier, au moment de la commémoration de la Journée de la Victoire qui se déroulait à Beijing pour clore le 25ᵉ sommet de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) , qui se déroulait 150km plus loin à Tianjin ! Un trajet qui se fait maintenant en 30min (Cette ligne est la première en Chine à être construite pour être parcourue à plus de 300 km/h , et même 350 km/h à l’avenir. Le trajet entre Pékin et Tianjin dure 30 minutes ) Y était présent le seul État africain encore affilié au communisme : le Congo de Denis Sassou Nguesso.
Et c’est une bonne chose ! Le Congo reste ce petit grain de sable qui embête nos furieux de l’OTAN. Le Congo essaye de se montrer neutre aux yeux de son partenaire préféré et le plus admiré, la France. Une attitude ambiguë qui lui porte préjudice dans la compréhension de sa gouvernance. Elle n’a aucun sens, n’est pas performante, se comporte comme une mendiante. Aucune vision d’avenir, aucune motivation pour élever le pays et l’emmener vers la prospérité.

Trump et les présidents africains : le poids des mots, le choc de la photo
Car quand l’on se veut communiste, c’est que l’on veut mettre l’accent sur l’industrialisation locale, et avec la Chine, sur le commerce international. Le communisme à la chinoise — une stratégie collectiviste des ressources humaines et économiques — insiste sur le travail intensif de ses populations et une implication de l’État auprès de ses entreprises et entrepreneurs locaux, dont il est souvent le premier investisseur et parfois même actionnaire. Si, comme Huawei, la Chine ne fait pas apparaître son intrication et son implication dans le comité de gouvernance de l’entreprise, elle facilite son développement et son leadership technique en lui passant des commandes et en lui fixant des objectifs technologiques à réaliser d’abord dans le pays avant de les exporter dans le monde . Résultat , la Chine est le pays le plus avancé et mieux équipé en matière de Smart City .
Or, le Congo ne respecte aucune de ces directives. Même si la Chine l’aide énormément dans son évolution économique et logistique, on semble voir des administrateurs et des administrés freiner des quatre fers toutes les initiatives pour que le pays s’organise. On veut être capitaliste comme son voisin dit démocratique, tout en tenant d’une main de fer toute velléité politique.

Mais au Congo, ça ne parle que politique et jeu de pouvoir ; très peu d’organisation et de coordination dans les conversations . On aime le divertissement et les beaux accoutrements . On encense la filouterie et toutes les escroqueries d’État. Les escrocs et les malfrats y sont perçus comme des personnes inspirantes. On ne s’étonne pas de richesses sorties de nulle part dans un pays qui ne produit rien. On multiplie les appels aux investissements et investisseurs étrangers sans comprendre que ceux-ci organisent souvent des fuites massives de capitaux pour ne pas perdre leur argent mais plutôt en gagner !
L’économie congolaise n’a pas été pensée pour financer le développement de l’État et sa prospérité collective . Elle est restée un comptoir colonial où l’on vient chercher ce dont on a besoin, en ne versant qu’un petit tribut à l’élite locale, qui ne fait que s’engraisser et finit par devenir oisive et paresseuse, vivant de la main tendue et de privilèges ethniques . Leur seule obsession : ne pas perdre ces avantages que leur donne celui d’être bien née au bon moment et au bon endroit . Avec une flemme de devoir partager leur gain avec le reste de la population .

Le cafouillage vient pour moi directement du tiraillement des cadres dans leur formation : entre ceux formés à Cuba ou en Russie sur une base communiste, ceux formés en France sur une base libérale, une petite minorité aux États-Unis, et une encore plus minoritaire en Chine. Mais la majorité parlant un français excellent, c’est finalement la mentalité francophone qui prédomine, avec toutes ses tares administratives, ses lourdeurs fiscales et sa propension à la désindustrialisation, qui a bousillé la gouvernance congolaise comme elle a bousillé celle de la France . Le Congo Communiste ne sait plus où il va, ce qu’il veut, ni comment il le veut.
La période communiste « à la française » est finie. Le Parti communiste français, autrefois puissant, n’est plus l’ombre de lui-même depuis que la France est passée d’une économie industrielle à une économie de services reposant sur l’individualisme et la réussite individuelle. On ne parle que de diplômes pour hisser des individus, pas pour relever une société, une communauté ou un pays. On est très loin d’une organisation rigoureuse et méthodique à la chinoise.
Malgré des noms presque similaires, on a travesti celui du PCC (Parti communiste chinois) en PCT (Parti congolais du travail), censé représenté un communisme à l’africaine Mais lorsque Marien Ngouabi initia ce communisme en 1969, il était fortement influencé par les Russes et n’a pas su lui donner une identité africaine propre, comme l’a fait la Chine.

Mais alors, pourquoi sans cesse se rendre en Chine, là où c’est le groupe qui prime avant l’individu ? Est-ce juste par provocation envers Trump, dont on désire pourtant le plus être invité ? Car tout Congolais, quelle que soit la rive, nourrit un rêve américain. Nous rêvons d’Amérique et d’Europe, de Capitole et de Tour Eiffel, plutôt que de Grande Muraille et de Cité interdite. L’Occident reste la référence du développement et du modernisme. Un modèle politique qui plaît avec ses élections tous les 5 ou 7 ans, mobilisant toutes les attentions de la population mais immobilisant l’avancée concrète des projets étatiques.
Les élections en Afrique sont souvent les seuls moments qui rythment la vie politique nationale, quand le chef du parti unique sort un peu et promet.
Mais pourquoi ne pas dire et appliquer les projets longuement réfléchis, étudiés, proposés et validés ensemble avec les autres pays africains, lors du FOCAC (Forum sur la Coopération Chine-Afrique) ? Nous avons là une ligne de programme claire et des objectifs définis : infrastructures, industrialisation, énergies, éducation et santé.
La Russie et la Chine voient le Congo et sont sensibles à sa présence à chaque événement. Déjà présent au défilé de la Victoire à Moscou le 9 mai 2025, Sassou Nguesso était aussi là le 3 septembre en Chine, deux commémorations des 80 ans de la Seconde Guerre mondiale : d’un côté la victoire sur l’Allemagne nazie, de l’autre sur le Japon impérial. Une présence symbolique puisque, rappelons-le, à ce moment de l’histoire, la capitale de la France libre était à Brazzaville (Conférence de Brazzaville, 1944).

Le Congo est fortement lié au communisme soviétique… mais l’assume-t-il ? Parfois je me pose la question : et si notre président du Congo n’était pas simplement un agent secret de la DGSE, au service des intérêts français, chargé de faire le lien entre la Russie et la France, ou entre la Chine et la France ? Son rôle ne serait-il pas de rendre compte de ces événements comme une « légende » à son référent de bureau ? En tout cas, il est certain que le Congo reste sous observation de la Chine et de la Russie. Sa position, son mode de fonctionnement, ses faibles résultats et son manque d’ambition pour ses populations posent réellement question.
Car tous ces pays organisés autour de la Chine visent à sortir leurs populations de la pauvreté en priorité. Le Congo, lui, n’a jamais pris cette orientation. Et il n’est pas le seul en Afrique…
Alors, encore combien de temps le Congo communiste va-t-il continuer à jouer !
Assumons un parti unique, mais au service de la Nation et non au service d’une classe de nantis. L’Afrique n’a plus le temps de bégayer : elle sait maintenant que personne ne l’aime, si ce n’est ses propres ressortissants. Et ce n’est pas grave.
Chine : les commémorations de la Journée de la Victoire commencent





Pour cette commémoration du 80ᵉ anniversaire de la victoire de la Chine sur le Japon — un Japon où était présent le ministre de la Coopération dans le cadre du TICAD (Tokyo International Conference on African Development), toujours en quête de nouveaux investisseurs — l’Inde, qui est en affaires avec le Japon actuellement, a eu la délicatesse de ne pas être présente lors de ce défilé. Le Congo n’aurait-il pas dû faire de même ?
C’est ce manque de finesse dans nos rapports diplomatiques et économiques qui nous est reproché dans le monde entier.
Patrice Nziansè
À Paris le 4 septembre 2025
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