DÉCOLONISER LES ESPRITS

Le Journal du Panafricanisme Économique, Géopolitique & Géostratégique

Comment j’ai initié et formé 10.000 jeunes à l’Industrialisation du continent Africain.

Chronique de la création, la formation et l’implémentation d’une Nouvelle Génération d’Industriels Africains par le professeur Jean Paul POUGALA , qui nous remémore la naissance de cette merveilleuse aventure entrepreunariale.

Naissance de Rinvindaf : Une Initiative Visionnaire

Il y a 11 ans, naissait le Rinvindaf, toute première expérience de formation en Guerre Économique pour les Africains, fondée par Jean-Paul Pougala. Du 4 au 10 août 2013, au château “Villa Buri” appartenant à la municipalité de Vérone en Italie, la formation des Nouveaux Industriels Africains voyait le jour. La cérémonie d’ouverture a eu lieu le 9 août 2013, en présence des plus hautes autorités italiennes, dont le maire de la ville de Vérone et la Ministre italienne de l’Intégration, d’origine congolaise, Cécile Kyenge.

Rinvindaf signifie : Re-Inventer les Industriels Africains de Demain ! Il fallait “Re-Inventer les Industriels Africains” du futur, qui comme leurs aînés et leurs parents africains, ne devaient plus se contenter exclusivement des faveurs, des avantages et privilèges non dus, comme conditions pour avancer dans l’industrie. “Re-Inventer les Industriels Africains” signifiait à l’époque, transmettre une nouvelle culture de la création de richesse qui n’ait plus comme fondement, le monopole.

Enseigner la Géostratégie et la Guerre Économique

En utilisant la Géostratégie Africaine comme fondement didactique, il s’agissait d’enseigner à cette jeunesse la différence entre les guerres militaires et les guerres économiques, et surtout, leurs similitudes qui convergent dans l’optique indissociable du développement économique et industriel d’un pays, avec la politique de puissance.

Onze Ans d’Enseignement et de Transformation

Onze ans après, nous continuons de leur enseigner qu’un pays a nécessairement besoin d’avoir une vision innovante, pour aller à la conquête des marchés extérieurs, seule vraie condition pour accumuler les richesses devant servir pour construire les fondements militaires et géostratégiques de cette puissance.

Onze ans après, nous continuons d’utiliser l’instrument pédagogique de la Géostratégie Africaine, à laquelle nous avons ajouté l’intelligence économique et stratégique, pour enseigner à une nouvelle jeunesse africaine plus cultivée de sérieusement se préparer pour prendre les rênes du pouvoir en Afrique, dans 10 ou 15 ans, à travers une nouvelle dynamique de puissance.

C’est pour cela que nous leur enseignons aujourd’hui, comme hier à Bafang (Cameroun), à Paris (France) et à Guangzhou (Chine) que la guerre économique est avant toute chose, l’économie pour faire la guerre. Les dirigeants africains aujourd’hui, qu’ils soient au pouvoir ou à l’opposition, semblent ne s’intéresser au pouvoir politique et économique que pour son côté de gestion administrative, oubliant de fait qu’ils doivent en permanence accumuler de la richesse pour se préparer à la guerre.

La Guerre Économique et la Compétitivité

Le premier but de l’accumulation de la richesse a toujours été celui de mobiliser les richesses nécessaires qui vont servir à armer équitablement les militaires d’une Nation qui vont se battre pour défendre notre territoire, contre les ennemis externes qui veulent puiser notre source de subsistance. C’est le principe cardinal à la base même de la création des Nations que les anciens industriels africains n’avaient pas intégré. Ainsi faisant, ils ont assisté impuissants à la déstabilisation de leurs pays, avec souvent des guerres interminables, comme en Somalie, au Liberia et en Libye.

Onze ans après Vérone, nous formons les Nouveaux Industriels Africains à intégrer et faire sienne la sacro-sainte vérité qu’une Nation ne peut pas se développer sans se donner les moyens de devenir une puissance. Une puissance militaire d’abord, une puissance industrielle ensuite et une puissance financière enfin. Pour y parvenir, nous leur enseignons en pratiquant nous-mêmes à Bafang, comment partir d’un certain nombre de brevets industriels arrivés à échéance, c’est-à-dire, libres de droits, pour nous servir immédiatement de l’innovation pour réduire notre retard scientifique et technique.

Les Réalisations Concrètes de Rinvindaf

À travers nos trois sites de production, à Bafang (Cameroun), à Guangzhou (Chine) et à Tianjin (Chine), nous leur permettons de toucher du doigt, la réalité des productions industrielles que ce soit à petite échelle ou à grande échelle dans de nombreux secteurs comme la production de lait en poudre, café lyophilisé, sucre raffiné de canne, alcool pour les hôpitaux, tomate concentrée, aliments infantiles, reproduction des médicaments avec les brevets libres, comme le Paracétamol, l’Amoxicilline, les aliments pour les animaux, etc.

Tous ces modules ont un seul et même gouvernail : la compétitivité. Comme il y a 11 ans, nous enseignons à ces jeunes qu’on ne lance pas un produit sur le marché sans se demander lequel concurrent il aura vocation à faire disparaître du marché. Et par conséquent, on ne lance jamais un produit sur le marché sans se poser la question de la compétitivité. Il s’agit en d’autres termes de répondre à la question :

  • Sommes-nous capables de mettre sur le marché un produit innovant par rapport à la concurrence et surtout non seulement de meilleure qualité, mais moins cher.

Nous leur montrons l’exemple en mettant nous-mêmes sur le marché du Cameroun, les produits dont le prix le plus fréquent est de 100 Francs CFA (0,15 €) qui correspond le mieux au revenu moyen des Camerounais.

Ainsi, le plus important n’est pas de produire du poulet, mais il faut réussir à atteindre le prix moyen mondial du poulet à 1 Euro, c’est-à-dire à 655 Francs CFA en Afrique aussi. Et c’est cela tout l’enjeu de notre formation. De même, nous leur enseignons, pourquoi le plus important n’est pas d’élever les poissons, mais comment procéder pour gagner en compétitivité et se rapprocher au prix moyen pour le poisson le moins cher de 1€ le kg, là aussi de 655 Francs CFA.

Car ce n’est qu’à cette condition que cela aura un sens de parler d’Import-Substitution, c’est-à-dire en maîtrisant les fondamentaux de la guerre économique entre les Nations, qui se base avant tout sur la guerre des prix. Vous n’avez qu’à voir la guerre économique en cours entre l’Occident et la Chine sur les véhicules électriques chinois.

Hier, lundi le 22 juillet 2024, le constructeur chinois BYD a annoncé un nouveau SUV électrique à 14.000 €, c’est-à-dire inclus les 36% de douane, ce qui donne un montant moitié du modèle le moins cher en Europe ou aux États-Unis.

C’est cela le principe même de la guerre économique entre les Nations, la guerre des prix, lorsque c’est nous les challengers. C’est exactement ce que nous enseignons à nos jeunes Nouveaux Industriels de la Pougala Academy.

Une Formation de Qualité : Sélectivité et Nouveaux Modules

Comme il y a 11 ans, nous continuons d’accompagner gratuitement ces jeunes Africains, à passer avec nous un total de 60 jours (deux mois sur 12) chaque année, deux fois par an, en terre chinoise, pour s’imprégner de la nouvelle vitesse à laquelle va courir le nouveau monde guidé par la Chine et la Russie.

Qu’est-ce qui a changé en 11 ans ? La première chose qui a changé en 11 ans, c’est le prix de la formation. Sa gratuité amenait vers nous, beaucoup plus de nombreux Africains fainéants à la recherche des miracles pour devenir riches. Nous avons désormais fait un choix de devenir sélectifs, très sélectifs pour n’avoir dans nos rangs désormais que les gens vraiment motivés, convaincus et prêts à faire des sacrifices pour épargner, économiser suffisamment de ressources pour aller à la bagarre économique.

Puisque nous ne faisons pas de publicité, pour expliquer les contenus de nos formations qui restent par définition confidentiels, au final, le prix de nos formations n’est jugé cher que par ceux qui ne savent pas ce qu’ils perdent à se lancer dans de grands investissements, sans apprendre des notions de guerre économique.

Un exemple notoire est celui qu’on appelle l’industriel le plus riche d’Afrique, Aliko Dangoté , mais qui ouvre beaucoup de sociétés que pour compter sur des avantages et privilèges des politiciens et surtout, spéculer à la bourse, en distribuant les dividendes même quand on est en train de perdre. S’il était passé par chez nous, il n’aurait jamais ouvert une usine de tomate sans maîtriser au minimum, le laboratoire pour produire les semences. Il n’aurait pas dépensé jusqu’à 20 milliards de dollars pour construire une raffinerie dans un secteur pétrolier qu’il ne maîtrise pas.

Les lacunes en notions de guerre économique dans un monde capitaliste, conduisent forcément à des faillites très prévisibles. C’est ce que nous enseignons depuis 11 ans à nos apprenants de commencer petit, pour tester un vrai produit, sur un vrai marché, pour un vrai consommateur, avant de se lancer dans des méga-productions.

Nous avons également changé les contenus de nos modules, qui sont plus variés pour comprendre les différentes configurations géostratégiques de la guerre économique, qui permettent désormais de couvrir plus de 24 secteurs d’activités industrielles (immobilier, fabrication des maisons préfabriquées, centres de santé, import-export, banques, compagnies aériennes, production de l’électricité, ciment, céramique, production des aliments, alimentation de masse, farine de maïs, de manioc, de soja, farines panifiables, exploitation minière, exploitation forestière, métallurgie, élevage, pisciculture, production des médicaments, import-export des produits d’agriculture, transformation des produits agricoles, industrie lourde et semi-lourde, fabrication des savons, exploitation minière, création des usines de production de médicaments, de textiles, de sacs en tissus, chaussures en cuir, services, textile, production de voitures électriques, de camions, d’autobus, etc.).

Stratégies et Nouveaux Horizons

Depuis janvier 2023, nous avons un nouveau module sur la création des Multinationales Africaines profitant des Nouvelles Routes de la Soie chinoises. Il s’agit d’ouvrir des points de distribution sur les 6 continents, de nos produits fabriqués en Afrique. Les informations restent confidentielles pour éviter de donner des armes à nos ennemis et concurrents de la guerre économique, pour mieux se préparer à la riposte.

L’année dernière, j’ai introduit un module sur les notions de finance. Il nous a semblé utile de montrer comment il est possible de devenir un industriel, même sans le sou, à condition d’utiliser les instruments financiers.

Il y a 11 ans, nous avons eu l’idée d’écrire la première pièce de théâtre géopolitique et géostratégique de la guerre économique pour l’Afrique. Puis il y a 8 ans, une deuxième pièce de théâtre. Ces pièces de théâtre sont des fresques où des acteurs africains de l’économie, qui réussissent, sont invités à passer leur savoir aux jeunes, à travers l’Art.

Ce que nous avons appris en 11 ans, c’est que produire en Afrique ne suffit pas. Il faut maîtriser toute la filière pour s’assurer que la production arrive sur la table du consommateur africain à des prix compétitifs. Pour ce faire, nous devons maîtriser les fondamentaux de l’industrie qui reposent sur la compétitivité des prix et l’efficacité organisationnelle. Et pour devenir un pays industriel, nous devons aussi apprendre à créer et maîtriser les instruments financiers comme nous le faisons en Chine.

Mon Expérience Personnelle au sein du Rinvindaf

Pour ma part, j’ai participé à la formation Rinvindaf , six mois âpres sa creation en décembre 2013 , à Genève et je fête mes 10 ans d’engagement avec cette institution cette année , en 2024. C’est grâce à cette formation que mon intérêt pour la géopolitique, la géostratégie et la géoéconomie africaines a pris forme. Je lis , je suis et j’adhere aux écrits du professeur Jean Paul Pougala , qui publie chaque jour une analyse , portant le nombre de ses articles sur son site à plus de 2000 analyses .

Déjà investi dans le panafricanisme, Rinvindaf m’a apporté la dimension économique, bien que la finance ait longtemps fait défaut à sa formation initiale. J’ai dû acquérir cette compétence presque 10 ans plus tard. Ce que j’ai appris en 10 ans, c’est que produire ne suffit pas ; il faut maîtriser les filières, créer des produits de qualité au moindre coût, et comprendre que l’industrie repose sur la compétitivité des prix et l’efficacité organisationnelle. La maîtrise des instruments financiers est cruciale pour monter des entreprises pérennes, durables et viables.

Conclusion : Vers une Afrique Souveraine

En 11 ans, Jean-Paul Pougala par le truchement de son école la Pougala Academy , et son programme Rinvindaf ont formé plus de 10 000 jeunes Africains aux stratégies de guerre économique. Si seulement 1 % d’entre eux réussissent dans l’industrie, Rinvindaf aura surpassé tout le système éducatif africain en termes de création d’industriels en plus de 60 ans après les indépendances. L’avenir dira si ce bilan est bon ou mauvais, mais l’alternative est claire : continuer à former les nouveaux industriels africains pour une Afrique plus puissante et souveraine.

Ce que vous devez retenir !

Pour vous joindre à notre collectif des Nouveaux Industriels Africains, inscrivez-vous au stage de formation de la Pougala Academy.

Y inclus un voyage en Chine dans un délai d’un an après votre formation obligatoire et non compris dans les frais d’inscription du stage de formation, mais complémentaire pour en saisir toute l’importance , la consistence et illustrer la théorie par des exemples concrets . La Chine doit vous permettre d’y faire votre sourcing et l’occasion d’y envisager l’ouverture de votre premiere usine grâce au facilité et reseau de la Pougala Academy .

Si vous n’avez pas les moyens de vous joindre à notre collectif, inscrivez-vous à notre formation en ligne sur www.pougala.net . Cela coûte 6.500 Francs CFA par mois ( 10€/mois)

Il s’agit ici, à moindres frais, de contribuer élever le niveau de pensée critique des Africains, très souvent sous l’emprise des idées reçues, même parmi les très grands diplômés de l’enseignement supérieur.

Nous tentons ainsi de combler de nombreuses lacunes en éducation financière, en intelligence économique, en intelligence stratégique et en pensées politiques de nombreux africains, qui ont été éduquer, pour confondre l’appartenance à un parti politique à celle d’une tribu ou d’un groupe ethnique.

Patrice NZIANSE

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