DÉCOLONISER LES ESPRITS

Le Journal du Panafricanisme Économique, Géopolitique & Géostratégique

 Diplomatie en échec : le face-à-face explosif entre Washington et Kiev 

Ce Vendredi 28 février 2025 sera à inscrire d’une pierre blanche dans l’histoire de la diplomatie entre États. L’on savait qu’avec l’arrivée au pouvoir de Trump, le ton allait changer, mais personne ne se doutait que cela se passerait de cette façon.
Zelensky, depuis le 24 février 2022, fait la tournée de tous les gouvernements du monde pour solliciter des fonds importants afin de mener sa guerre contre la Russie, se faire passer pour la victime – ce qui n’est pas totalement faux –, et surtout fédérer les gouvernements derrière lui contre la Russie.

L’Ukraine a utilisé contre la Russie une vieille technique de guerre qui consiste à provoquer un adversaire plus fort et plus puissant qu’elle, le pousser à la faute, le plus souvent loin des regards, et ici les regards ce sont les médias mainstream et les populations non informées, abruties par une masse d’informations désinformatives, pour ensuite se poser en victime quand dépassé et excédé , plus fort et plus costaud, l’enquiquiné réagit et use de violence de manière sévère . Jouer de la posture pour faire passer l’imposture , faire jouer l’apparence contre son adversaire à son désavantage. L’on le dira tout le temps , celui qui porte le premier coup est souvent accusé à tort comme étant le fautif et le coupable, car la violence est souvent considéré comme la réponse des faibles , et condamné par l’opinion public . Toutes les officines un peu sérieuses savent en réalité qui est Volodymyr Zelensky et surtout le rôle de l’Ukraine dans le dispositif mondialiste . Lui d’abord un piètre acteur , ayant eut à jouer son rôle à la télé avant d’être promu pour de vrai comme chef d’état de l’Ukraine, après une mise en scène orchestré par les oligarques locaux et validé par une Europe encline déjà a nuire à Poutine .


L’Ukraine était un no man’s land, l’un des pays le plus corrompus au monde, le laboratoire de toutes les pires saloperies, une blanchisseuse d’argent sale, et d’une violence extrême contre les populations un peu exotiques .

Le 3 octobre 2023   Elisabeth Pierson dévoile dans le Figaro que  » Un document du gouvernement américain révèle ses inquiétudes sur la «corruption à haut niveau» en Ukraine » . Elle ajoute :

 » Ce document, «sensible mais non classifié», est la version complète d’un rapport de 22 pages rendu public par le département d’État sur son site internet. Déjà, les pages accessibles au public, diffusées le 29 août, évoquaient la corruption en Ukraine comme une problématique majeure dans le cadre de la guerre. «Bien que le plus grand défi soit de gagner la guerre, l’Ukraine a une occasion unique de s’engager dans la lutte contre la corruption et les réformes judiciaires nécessaires pour réaliser les aspirations du peuple ukrainien», indiquait dans son rapport le département d’État.« 

Car selon l’AFP dans le Point du 2 Juin 2023 « En Ukraine, les mafieux ont été priés de choisir leur camp » . L’article dit ensuite que :

« Formé sur les ruines de l’Union soviétique, ce trafic transfrontalier de drogue, d’armes et d’êtres humains entre la Russie et l’Ukraine a été chamboulé par l’invasion russe lancée en 2022. « La grande majorité des criminels ukrainiens ont pris le parti de l’Ukraine » .

Mais c’est aussi une terre noire extrêmement fertile, que les Américains ont peut-être abusivement qualifiée de terre rare, mais en vérité, ils parlent de cette qualité du sol compatible avec les tonnes de produits chimiques qui y sont déversés, mais qui continue à produire en quantité de nombreuses céréales, dont le blé. D’ailleurs, les plus grosses compagnies américaines céréalières y sont déjà… et n’attendent qu’une chose : que cette guerre se termine.

Selon Morgane Gillard journaliste a Futura , elle déclare dans un article paru le 22 Mars 2022 que  » L’Ukraine renferme dans son sol un véritable trésor » . Selon elle :

« Dépôts aurifères ? Pétrole ? Gaz ? Il est vrai que le sous-sol ukrainien est particulièrement riche en minerais ainsi qu’en ressources fossiles. Mais son véritable trésor se situe certainement bien moins profondément, dans ces terres sombres qui s’étirent à perte de vue : les tchernozioms.

Alors que les scientifiques alertent de plus en plus sur la dégradation continue de la qualité des sols et sur leur appauvrissement en matière organique, l’Ukraine est l’un des derniers endroits à bénéficier d’un sol extrêmement riche et fertile. Ce sont les fameux tchernozioms, qui signifie littéralement « terres noires ». Cette couleur caractéristique est liée à la présence d’une grande quantité d’humus, de 3 à 15 %. De quoi rendre jaloux la plupart des agriculteurs du monde. Car, actuellement, le pourcentage de matière organique des terres agricoles françaises se situe plutôt autour de 0,5 à 2 %… Sachant que la quantité d’humus dans le sol est un gage de qualité et de fertilité, on comprend mieux d’où vient le qualificatif de « grenier à blé » de l’Ukraine. »

L’on rappelle que l’intervention russe fait suite à l’agression du propre gouvernement ukrainien contre ses populations dites russophones, car jusqu’à il y a peu, la langue majoritaire en Ukraine était le russe. Des populations qui se voyaient ostracisées par le gouvernement mis en place par la CIA, en remplacement d’un gouvernement plus neutre. Même les effets provoquent les mêmes causes : ce nouveau gouvernement, composé majoritairement d’ultranationalistes et d’extrémistes, a pris durement à partie les russophones.

Le 18 juin 2021 Faustine Vincent (envoyée spéciale au Donbass, ) 8 mois avant l’intervention des Russes en Ukraine , nous dit dans Le Monde que « Dans le Donbass, le piège séparatiste se referme sur les habitants » . Cette situation de résistance regionale entre russophones , qui sont aussi les habitants de ces régions, désignés comme des insurgés pro russes se soldent par une répression très dure et très violente du gouvernement centrale . Faustine Vincent nous dit donc que :

« Le filet militaire, disposé tel un rideau géant qui marque le « point zéro » du checkpoint de Maïorsk, dans le Donbass, sépare deux mondes : l’Ukraine d’un côté et, de l’autre, l’autoproclamée République populaire de Donetsk, contrôlée, comme celle de Louhansk, par des groupes séparatistes prorusses soutenus par Moscou dans la guerre qui sévit, depuis 2014, dans cette région de l’est du pays. »

Le problème est que cette situation ne déplaisait pas à l’Europe, qui a toujours soutenu les extrémistes ukrainiens, se basant sur la violation du territoire par les Russes pour justifier leur positionnement anti Poutine. Qui, pourtant, avaient bien prévenu que ce n’était pas une tentative d’invasion, mais bien une opération dite spéciale, avec la validation de l’annexion de deux régions qui se sont rapprochées de la Russie, vu que leur gouvernement ukrainien ne faisait rien pour les protéger des extrémistes, et même participait aux massacres.

C’est de là que part cette guerre, presque civile ou interne à l’Ukraine, mais qui a débordé sur la Russie. Merkel et Hollande ont avoué avoir voulu gagner du temps avec les accords de Minsk pour armer l Ukraine , donc ils ne voulaient pas la paix pour Zelensky  . Il s’agissait de tempérer les accords de paix pour laisser le temps à l’Ukraine de se préparer à une offensive, qui devait lui permettre de récupérer la Crimée et ses deux régions en cours d’annexion et ainsi reprendre le contrôle de l’accès aux mers chaudes à la Russie . AU bout de 3ans de confrontation et apres plusieurs centaines de milliers de soldats morts sur les champs de bataille , l’Ukraine devra ceder 18% de son territoire à la Russie , et c’est aussi ce qui a mis en furie le president ukrainien lors de son entrevue avec la présidence américaine.

Les intentions des uns et des autres sont parfaitement connues, mais les belligérants, ceux qui veulent que cette guerre dure et perdure, n’ayant pas porté le premier coup, feignent de ne pas comprendre la situation et jouent la victimisation de l’attaque portée par les Russes, en prenant le monde à partie et comme témoin de leur agression. Le problème de la diplomatie, c’est que cela se joue en coulisses, mais qu’une fois sortie des boudoirs, tout reste dans la discrétion, et le public ne peut que s’inventer un contenu quand il n’y a pas eu de fuites. Et dévoiler le contenu « secret » d’une entrevue diplomatique, c’est finalement être taxé de complotisme, parce que chacun aura le loisir de démentir son contenu, puisqu’il s’agit de rester dans la discrétion.

Voilà pourquoi le vice-président américain s’est soudainement énervé pendant l’entrevue dans un scénario parfaitement mis en place par Trump et son colistier en prenant Zelensky à son propre jeu . Pour eux, tout ce qui a été dit en public à Zelensky aurait dû se dérouler à l’abri des regards du public et des médias , mais comme ce dernier a voulu faire le malin , « Bel est pris celui qui croyait prendre » .

Photo d’archive : Le président américain Donald Trump rencontre le président ukrainien Volodymyr Zelensky, tandis que le vice-président américain J.D. Vance réagit, à la Maison Blanche à Washington, D.C., aux États-Unis, le 28 février 2025. credit : Brian Snyder

Comme le souligne Cécile Alduy, sémiologue dans le journal le Monde du 4 Mars 2025   « La séquence entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky n’était pas un dérapage, mais une proclamation ». Car selon elle :

«  Habituellement, ce genre de rencontre en présence de journalistes dans le bureau Ovale – un lieu emblématique du pouvoir américain – est hautement ritualisé et strictement protocolaire. Ces échanges sont généralement formels et sans grande portée, servant principalement à offrir une représentation visuelle de l’autorité et de la coopération entre les dirigeants. Cependant, lors de la visite du président ukrainien, Donald Trump et son vice-président, J. D. Vance, ont délibérément brisé cette mise en scène traditionnelle. Ils ont introduit une dynamique conflictuelle, empruntant les codes des débats houleux que l’on retrouve habituellement dans les talk-shows, les chaînes YouTube populaires, les podcasts et les réseaux sociaux.

Plutôt que de masquer les tensions, comme le veut la coutume diplomatique, ils ont choisi de les exposer publiquement, mettant en scène un rapport de force pour contraindre Volodymyr Zelensky à signer un accord. Donald Trump n’a cessé de rabaisser la position de son homologue ukrainien, insistant sur le fait que ce dernier ne détenait « aucune carte en main », qu’il était à la merci de Vladimir Poutine, et qu’il n’était donc pas en mesure d’exiger quoi que ce soit. L’objectif était clair : pousser Zelensky à accepter un cessez-le-feu immédiat, avant d’engager des négociations plus longues et complexes pour des traités ultérieurs.« 

Maintenant, suite à ce rendez-vous manqué et à cet esclandre, toute négociation a été suspendue, et Washington exige des excuses. Car ce qui s’est passé ce jeudi est l’expression d’un incident diplomatique. D’ailleurs, même dans la tenue de Zelensky, cela lui a été reproché : venir en treillis, comme il le fait depuis 2022 à toutes les officines , n’est inscrit dans aucun protocole de bienséance diplomatique. Soit c’est une tenue traditionnelle prestigieuse, comme l’a fait Modi, le Premier ministre de l’Inde, mais rarement en treillis, alors que l’on sait que Zelensky s’est offert, grâce à l’argent de la guerre, plusieurs demeures fastueuses aux États-Unis et vit dans un train de vie bien au-dessus de la moyenne. C’est un homme fortuné , qui a les moyens de paraitre bien plus corporate .

Volodymyr Zelensky, comme beaucoup de nos dirigeants africains, est devenu riche grâce à son accession au pouvoir. Il est certain que, dans les milliards versés à l’Ukraine, il en a prélevé une part, que ce soit sous forme de commissions ou de dédommagements pour ses nombreux déplacements et négociations. Début de cette semaine, Zelensky a revu ses positions et s’est déclaré prêt à négocier, car l’Europe occidentale ne semble pas l’avoir convaincue de sa capacité militaire à riposter contre la Russie. De plus, l’Europe est désormais acculé par les États-Unis, qui viennent d’augmenter drastiquement les taxes, jusqu’à 25 %.

Selon une dépêche de Keystone-ATS retransmis le 5 mars 2025 sur le site swissinfo.ch, « Trump dit que Zelensky serait “prêt” à négocier avec la Russie ». L’article révèle que : « J’ai reçu une lettre importante du président ukrainien Zelensky. La lettre dit que l’Ukraine est prête à s’asseoir à la table des négociations dès que possible pour se rapprocher d’une paix durable », a déclaré le président américain dans un discours devant le Congrès des États-Unis d’Amérique.
« Il a déclaré : “Mon équipe et moi-même sommes prêts à travailler sous la direction énergique du président Trump pour obtenir une paix durable. Nous apprécions vraiment tout ce que [les États-Unis d’]Amérique [ont] fait pour aider l’Ukraine à maintenir sa souveraineté et son indépendance” », a ajouté M. Trump.
Plus tôt dans la journée de mardi, le dirigeant ukrainien a proposé une trêve avec la Russie dans les airs et en mer pour entamer des discussions sur une “paix durable” sous “le leadership” de Donald Trump et s’est dit prêt à signer avec le président américain l’accord-cadre sur l’exploitation des ressources naturelles, souhaitant “arranger les choses” avec lui après leur accrochage de vendredi dans le Bureau ovale. »

« Alors, choisir ou subir ? » Dans son édito du 2 mars dans Libération, Dov Alfon conclut ainsi sur ce sommet des chefs d’État européens, accompagné de celui du Canada encore en transition : « Dimanche soir, l’Europe a fermement répondu qu’elle avait opté pour choisir son destin, mais c’est jeudi [6 Mars 2025] à Bruxelles, lors d’un sommet européen extraordinaire, que le coût de ce choix devra être approuvé. L’opinion publique est-elle prête à en payer les conséquences ? “Nos générations qui ont vécu dans une Europe rêvée, et sans s’en rendre compte, c’est terminé !” a déclaré Emmanuel Macron dans une interview à la presse dominicale. En France, le débat s’ouvre ce lundi à l’Assemblée nationale, et bien peu des parlementaires pourront être aussi tranchants. Mais si Lénine avait raison, là où il y a une volonté, les politiques trouveront bien un chemin. »

Une réponse qui arrive déjà bien tard, après que, selon S. De Barthez dans le JT de France 2 du 27 février 2025 , « Donald Trump annonce une augmentation des taxes pour les produits européens », Trump a déclaré : « Le président américain a annoncé que les droits de douane sur les produits de l’UE allaient bientôt augmenter de 25 %. Une annonce qui fait grincer des dents à la Commission européenne, qui entend réagir fermement.
C’est un camouflet d’une rare violence à l’égard de l’un de ses alliés historiques. Lors de sa première réunion de cabinet à la Maison-Blanche, Donald Trump s’attaque à l’Union européenne : “L’UE a été créée pour emmerder les États-Unis. Et ils ont fait du bon travail, mais maintenant je suis président”. Selon lui, les Européens n’accepteraient pas les voitures ou les produits agricoles américains. En conséquence, une prochaine augmentation de 25 % des droits de douane sur les produits de l’UE.
Une annonce qui ne passe pas pour Valérie Hayer, présidente du groupe “Renew” au Parlement européen : “Les États-Unis aujourd’hui ne sont plus nos alliés, ils ne sont pas nos adversaires. J’espère qu’ils ne le deviendront pas”. De son côté, la Commission européenne estime que l’UE est le plus grand marché de libre-échange au monde, et donc une aubaine pour les États-Unis. Elle annonce qu’elle réagira fermement immédiatement aux nouvelles taxes douanières. »

En conclusion, on sent l’empressement de Trump à en finir rapidement avec cette guerre pour revenir à une relation plus sereine entre les puissances mondiales. Peut-on se couper de la moitié du monde, avec la Chine et la Russie, pour des mésententes de voisinage ? Comme le répète souvent Trump, s’il avait été à la présidence à la place de Biden, cette guerre n’aurait jamais eu lieu. Les seules guerres qu’il est prêt à mener sont des guerres commerciales et technologiques. Tout ce qui lui fait perdre de l’argent, en plus des milliers de morts inutiles, il souhaite l’éviter. Il veut donc réintégrer la Russie dans le G7. Selon la dépêche Reuters du 14 Fêvrier « Trump favorable au retour de la Russie au G7, veut rassurer l’Ukraine ». Dans cette retranscription dans Challenges.fr , l’on apprend que « Le président américain Donald Trump a déclaré le jeudi 13 fevrier être favorable à un retour de la Russie au sein du G7, estimant que c’était une erreur d’exclure Moscou de ce qui était alors le G8, et a dit par ailleurs souhaiter une conférence avec la Russie et la Chine pour discuter des dépenses en matière de défense. Il a effectué ces commentaires devant des journalistes dans le Bureau ovale, en marge de l’annonce d’une feuille de route pour l’imposition de droits de douane réciproques visant aussi bien les alliés que les concurrents de Washington.« 

La question qui reste, et l’on en finira là, c’est pourquoi l’Europe tient-elle absolument à poursuivre cette guerre ? Coûte que coûte. Prête à y aller sans Trump s’il le faut, alors que les populations s’y opposent. Nous, populations françaises ou européennes, ne voulons pas de cette guerre, non par soutien à Poutine, mais parce que, même historiquement, il n’y a pas de raison que l’Europe orientale se détache de l’Europe occidentale. Ce sont les mêmes peuples, les mêmes cultures et les mêmes aspirations. C’est donc la nation la plus violente et la plus guerrière, les États-Unis, qui va pousser par la force, s’il le faut, l’Europe à se réconcilier. Mais maintenant, dans la discrétion. Cette guerre reste le fruit d’agendas cachés et d’ambitions personnelles qui ne nous sont pas dévoilés et que nous devrons découvrir avant d’arriver au pire.

Patrice NZIANSE

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